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Malgré les milliers de kilomètres qui les séparent, des millions d’Américains et d’Indiens ont en commun la relation particulière qu’ils entretiennent avec les cours d’eau qui ont façonné leur culture et leur pays : le puissant Mississippi aux États-Unis et le Gange sacré en Inde. Ces deux fleuves sont bien plus que des cours d’eau ; ce sont des ressources vitales pour des millions d’habitants, qui sont essentielles à l’économie, à la culture et à l’écologie des régions traversées.
Le Gange, fleuve considéré comme sacré par les hindous, s’écoule sur 2 525 kilomètres, et fait vivre près de 40 % de la population du pays. Le fleuve Mississippi, bien que non sacré pour les Américains, occupe une place très importante dans la culture des États-Unis. Il influence le quotidien de centaines de collectivités situées sur ses rives de 3 780 kilomètres de long, et il fournit de l’eau potable à plus de 20 millions d’Américains.
« Nous sommes tous, d’une certaine manière, façonnés par le fleuve Mississippi », déclare Mitch Reynolds, maire de La Crosse, dans le Wisconsin. Son rôle dans la formation de l’identité de la région — sur le plan non seulement économique, mais aussi culturel — ne peut être surestimé, affirme-t-il.
Des défis communs
Malgré leur immense valeur, les deux fleuves souffrent de la pollution causée par le ruissellement industriel, les eaux usées non traitées et les pressions environnementales croissantes exacerbées par le changement climatique.
Face à ces obstacles, l’Inde a lancé en 2014 l’initiative Namami Gange , investissant des milliards de roupies dans des stations de traitement des eaux usées, la restauration des berges et la mobilisation des collectivités afin de réduire la pollution.
Dans la même veine, les États-Unis ont créé en 2022 la Stratégie de restauration et de résilience du fleuve Mississippi (PDF, 1MB), une initiative globale pour gérer la pollution et reconstruire les écosystèmes dans tout le bassin du fleuve, soit 320 millions d’hectares.
Des solutions communes
Lors de la Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques en 2023 (COP28), ces obstacles communs ont rapproché les deux pays. Les représentants de la Mission Nationale pour un Gange Propre et de l’Initiative des villes et communes du fleuve Mississippi (MRCTI) ont signé un mémorandum d’entente en vue de collaborer en matière de gestion urbaine des fleuves et rivières.
L’accord couvre des aspects déterminants, tels que - la surveillance de la qualité de l’eau ;
– la traçabilité des origines de la pollution plastique ;
– la promotion de la recherche sur les fleuves ;
l’apport de solutions respectueuses de la nature dans les zones urbaines ;
– la restauration des écosystèmes aquatiques.
Chacune des délégations a fait montre d’un vif intérêt pour les solutions proposées par l’autre.
La délégation américaine a, par exemple, été particulièrement impressionnée par le modèle indien One City One Operator de gestion des stations de traitement des eaux usées. De leur côté, les représentants indiens se sont dits impatients de découvrir le système du MRCTI de surveillance de l’eau par satellite.
« Aux États-Unis, ils savent vraiment bien se servir de la technologie », commente Victor Shinde de l’Institut national des affaires urbaines, en Inde, à propos de l’utilisation novatrice des images satellites pour repérer les sources de pollution.
Poursuivre l’élan à la COP29
La COP29 offre l’occasion pour l’Inde et les États-Unis de poursuivre cet élan et de démontrer la force de leur partenariat pour lutter contre la pollution, la perte de biodiversité et le changement climatique. Tirant parti du savoir-faire de chacun — qu’il s’agisse de solutions basées sur la nature ou de technologies avancées — les deux pays montrent que l’action au niveau local peut avoir un impact mondial.
Un engagement commun pour le changement
En Inde, l’initiative Namami Gange a produit des progrès considérables depuis 2014. Elle a débouché sur l’installation de 4 000 kilomètres de canalisations d’égouts ainsi que de nombreuses stations de traitement des eaux usées. De fait elle transforme la manière dont l’Inde gère la conservation de ses cours d’eau. « Ce qu’il faut pour provoquer le changement, c’est que les populations comprennent la valeur des rivières dans leur vie — que cette valeur soit économique, sociale, culturelle ou esthétique », estime Namami Shinde.
À l’autre bout du monde, les efforts déployés pour le fleuve Mississippi, également dans le cadre d’une stratégie d’ensemble, s’attachent à renforcer la résilience écologique pour faire face aux inondations croissantes et aux événements météorologiques extrêmes.
Un modèle pour l’action climatique mondiale
Le partenariat entre l’Inde et les États-Unis est plus qu’une initiative bilatérale — c’est un modèle de coopération mondiale pour le climat et les écosystèmes naturels, déclarent les deux partenaires. En s’appuyant sur l’innovation technologique et les efforts à l’échelle locale pour restaurer leurs rivières emblématiques, ils montrent au monde que la coopération, l’innovation et la mobilisation des collectivités peuvent préserver les ressources naturelles essentielles dont dépend la planète.
Source : https://share.america.gov/fr/linde-et-les-etats-unis-sattaquent-a-la-pollution-de-leurs-fleuves/
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