La résolution des problèmes de l’industrie au Bénin était au cœur des échanges entre la ministre de l’Industrie et du commerce, Azaria Naomie, et les membres de l’Association nationale des industries du Bénin (Asnib), le jeudi 20 mars 2014 à Cotonou. Après avoir rassuré ses hôtes, l’autorité ministérielle s’est engagée à relever le défi de la relance de l’industrie nationale.

Lors de la rencontre avec la ministre de l’Industrie et du commerce, les membres de l’Association nationale des industries du Bénin (Asnib) ont exposé la plupart des maux majeurs qui minent leur secteur. Au plan industriel proprement dit, les chefs d’usines ont relevé le coût élevé de l’énergie électrique et de l’eau, l’absence d’une institution financière adaptée au financement des projets industriels, la forte concurrence déloyale exercée sur les produits fabriqués localement, le fort taux d’intérêt des banques sur les prêts. Pour sortir des sentiers battus, les industriels nationaux proposent la modulation du taux de la Taxe sur valeur ajoutée (Tva) de façon substantielle en accord avec les pays de l’Uemoa et de la Cedeao.

Selon leurs explications, cette mesure favorisera une forte consommation des produits et instaurera une dynamique de la production industrielle dans ces espaces, limitera les fraudes exercées sur ces produits. De même, elle facilitera, selon eux, la définition d’unmeilleur prix de vente, favorisera l’exportation de ces produits vers les autres pays hors espaces communautaires et réduira le taux de faillite des industries. Les industriels béninois réclament également la suppression totale des droits de douane sur les matières premières importées entrant dans la production locale, la révision du taux de la fiscalité et la transformation du bail emphytéotique en titre foncier permettant l’accès facile aux crédits bancaires. 

Au plan commercial, pour favoriser un meilleur développement de l’industrie, l’Asnib soutient qu’il faut nécessairement une très bonne distribution des produits fabriqués au plan local et régional. Elle indique que cette mesure découragera à tout prix l’importation des produits venant des pays tiers et assurera un meilleur développement du Bénin. « Toutes ces politiques mises en place permettront de mieux affronter les marchés de l’Union africaine (Ua), l’Uemoa et de la Cedeao notamment le marché du Nigéria qui constitue un marché clé pour le développement de l’activité de la production industrielle au Bénin », a déclaré l’Asnib.

« Je suis très émue du président de l’Asnib. A travers la rencontre de ce soir, nous allons définir une nouvelle feuille de route. Elle constitue un pas dans la résolution de ces différents problèmes. C’est des doléances que nous avons enregistrées sur lesquelles on va travailler… », a rassuré la ministre de l’Industrie et du commerce, Azaria Naomie. Elle a souligné qu’elle mettra les bouchées doubles pour trouver solutions aux difficultés des industries béninoises, car sans elles, selon ses propos, il n’y a pas de développement. Pour y arriver, elle a appelé les cadres de son ministère à travailler en symbiose avec les industriels béninois. « Nous constituons une seule et même famille. De toutes les façons, comptez sur nous. Sans l’industrie, nous ne pouvons rien. C’est une étroite collaboration que nous devons développer… », a souhaité Azaria Naomie. Enfin, les deux parties on souhaité la mise en place d’un Conseil inter ministériel pour un bon suivi de toutes les doléances préconisées.