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A la « veille » du quart de finale de la Suisse contre l’Angleterre en coupe d’Europe 2024, le moins qu’on puisse dire, c’est que quelle que soit l’issue de cette confrontation, le coach du team helvétique Monsieur Murat Yakin a déjà largement accompli la mission qui lui était assignée. Frôlant la première place à une poignée de minutes près, son équipe est sortie deuxième de la phase de groupe après avoir tenu la dragée haute au pays organisateur, l’Allemagne. Elle a ensuite dominé et défait en huitième de finale le champion en titre, l’Italie. Cette heureuse issue nous ramène aux péripéties des phases de qualification au cours de l’année 2023. Faudrait-t-il le rappeler, les débats furent vifs à l’époque, parfois très vifs au regard de certaines prestations en demi-teinte du team national Suisse. S’il n’y a nul besoin de s’étendre outre mesure sur cet épisode à l’heure où l’on peut déjà dire que tout est bien qui finit bien, je voudrais rapporter que maintes raisons à l’époque me donnaient sinon la certitude, du moins la conviction et l’espérance que le meilleur sera au rendez-vous de l’Euro 2024 pour l’équipe coachée par Murat Yakin. C’était fort de cette espérance que je n’ai pu me retenir à l’époque de partager mon regard et mon avis dans les débats critiques suscités par les incertitudes. C’est ainsi qu’au plus fort des controverses j’émettais l’opinion suivante sur les réseaux d’information :
C’était en Novembre 2023 …
Un pari serein sur la Nati avec Murat Yakin
Qui demandera-t-on s’exprime ainsi avec ce pari serein qui détonne quelque peu avec les clochettes d’alarme qui sonnent - à juste titre, il faut le reconnaître - autour de l’équipe nationale Suisse pendant cette campagne de qualification pour le moins qu’on puisse dire poussive vers l’Euro 2024 ? Disons simplement qu’il s’agit d’un amateur de football dans toutes ses dimensions, agréablement mordu depuis ce jour lointain où mon père m’amena à mon premier match d’un championnat alors que je frôlais à peine l’âge de 5 ans dans le stade mythique de Porto-Novo, ma ville natale.
Cela fait donc en gros 60 ans que je suis en quelque sorte chevillé au football comme spectateur, pratiquant amateur, commentateur. Les ficelles du football, balle au pied me sont familières. En outre j’ose dire en tant qu’assidu des tribunes, que je connais un tant soit peu les aléas qui jalonnent l’évolution d’une équipe au cours du temps. Depuis plusieurs années j’étais dans l’expectative que le football international suisse mette la barre un peu plus haute, pousse un peu plus loin ses limites, gagne en puissance à l’image de certaines grandes formations du football mondial. Ingénieur de formation, habitué à l’analyse des systèmes je sais qu’une telle mutation suppose de devoir accepter une phase transitoire, turbulente dont on ne peut prévoir avec exactitude de quoi elle sera faite. Il va falloir rompre avec des schémas sûrs, éprouvés, mais stationnaires, stagnants, pour imaginer, explorer des scénarios nouveaux avec tout ce que cela comporte comme phases de tâtonnement, voire de régression. On peut comprendre qu’un coach ne veuille pas s’aventurer dans des voies inexplorées et choisir d’œuvrer sur les sentiers battus. C’est une option dont il faut débattre à des échelons divers. Mais je le dis très honnêtement au risque de me tromper, mon impression en voyant les premiers ajustements opérés par Murat Yakin, les premiers pas qu’il a posés à sa prise de fonction, mon impression fut qu’il s’est fixé l’ambition de faire grader l’équipe nationale Suisse.
J’ai salué intérieurement cette hardiesse que j’ai cru déceler en me disant : mon bonhomme tu empruntes une voie semée d’embûches car elle sera faite de faux pas à l’essai, de régressions, d’avancées plus ou moins notables, de fiascos, de réglages heureux, de sur-réglages et de sous-réglages malheureux, autant d’aléas qui peuvent donner au public, aux observateurs à différents niveaux une impression de louvoiement, de navigation à vue, de tourner en rond et vous amener à regretter d’avoir osé le pari sinon d’une certaine rupture, du moins d’un écart des sentiers battus dans l’objectif de faire un bond qualitatif en avant. Je rapproche cela du modèle d’évolution en spirale connu des analystes systèmes. Or les sociétés modernes automatisées ne tolèrent pas les tâtonnements, ne savent pas compter avec les expérimentations hasardeuses. Voilà là en bref le nœud gordien d’une tentative de s’aventurer hors des chemins balisés. Explorer ou ne pas explorer, c’est la question je dirais.
Pour faire bref, je me permettrais de dire modestement ceci en nous exhortant à de la patience : Il y a pire que d’enchaîner des matchs nuls. C’est d’enchaîner des défaites. Il y a pire que d’enchaîner des défaites. C’est d’enchaîner des défaites sur des scores fleuves. Je n’irai pas jusqu’à donner les scores de 14 à 0 comme exemple. Voyons la bouteille à moitié pleine. L’équipe de Suisse s’est qualifiée et qui sait peut prendre la tête du groupe lors du match contre la Roumanie. Concevons qu’il y a tout le long d’un processus de mutation des réglages à faire qui peuvent prendre du temps. L’œuvre commencée reste à poursuivre. C’est un travail d’équipe dans la durée avec au bout des issues non assurées, certes avec à chaque fois un responsable à la tête dont le rôle ingrat est d’endosser les échecs. C’est la dure loi qui appelle du soutien et de la tolérance à l’échec. Pour avoir joué au football dans tous les compartiments du jeu, je me garderais de faire porter au coach sur le banc la responsabilité d’une déviation malencontreuse de balle qui atterrit sous les souliers de l’attaquant adverse qui la transforme en but égalisateur. Ce qui est déjà moins pénalisant qu’un but victorieux. Et même si cela serait un cas de but victorieux ! Le football n’est qu’un jeu, souvenons-nous en. C’est en cela qu’il entretient l’esprit d’enfance. Laissons cet esprit d’enfance nourrir la jeunesse et faisons-en moins une question grave. Certes il y a beaucoup d’enjeux autour du football comme business. Mais c’est là un autre débat. Il s’agit pour l’heure de préparer l’Euro 2024 dans la sérénité nécessaire en œuvrant solidairement tous ensemble dans l’objectif et l’espérance du meilleur.
Nos plus vifs remerciements et encouragements à Mr Murat Yakin et son staff ainsi qu’à toute l’équipe pour cette qualification nationale pour l’Euro 2024 obtenue avant la dernière journée.
Dans la même veine, j’avais alors porté mon regard sur le dernier match des phases de qualification de l’équipe de Suisse face à la Roumanie, alors en tête de groupe en ces termes :
Souhait d’une finale de groupe en puissance et prudence pour la Suisse
Les enjeux de ce match contre la Roumanie sont à notre sens multiples. Il y a certes l’objectif pour la Nati de se projeter dans un chapeau plus favorable en conquérant la première place du groupe aux dépens de la Roumanie mais il y a aussi le devoir de remonter un capital de confiance quelque peu érodé par les résultats passables, peu brillants des dernières confrontations. En vue de ce double objectif, la Nati a un avantage, un atout sur la Roumanie qui est lequel ? Elle n’a rien à perdre, elle est deuxième et le restera au pire. Elle a donc tout à gagner. Et de ce fait elle peut jouer débridée et déployer son potentiel offensif tout en alliant la dose de prudence qui permet de construire le gain d’une partie. Et ces capacités sont à la portée de l’’équipe Suisse. Elle l’a démontré en maintes occasions par le passé lors de matchs décisifs. Il s’agit donc de concevoir ce match comme décisif.
Ce que nous souhaitons à la Nati en cette soirée du Mardi 21 Novembre dans cette « finale » de groupe contre la Roumanie, et ce à quoi nous la poussons, c’est de livrer un match synthèse qui démontre à suffisance que les insuffisances relevées au cours de cette campagne de qualification sont sinon totalement traitées du moins partiellement corrigées afin d’augurer de lendemains meilleurs. En dépit des nombreuses critiques que l’on peut formuler à l’endroit des prestations observées au cours de ces derniers mois, nous croyons avoir décelé des marques de progression qui incitent à la sérénité et à un optimisme même pondéré. La volonté de puissance et de domination manifestes affichée lors du dernier match face à une équipe du Kosovo certes amoindrie est un de ces traits sur lesquels l’on peut parier. Il faudra sans aucun doute maîtriser davantage l’exécution des derniers gestes en attaque, ces gestes qui transforment à coup sûr les deux ou trois occasions nettes de chaque mi-temps en but. Ces réussites sans coup férir sont la marque des grands buteurs et la réussite des équipes qui les possèdent. Cependant chaque attaquant sans avoir la dotation d’un Pelé a la capacité d’augmenter son taux de réussite sur les occasions que l’équipe construit à la fois par l’amélioration de sa pratique et la conscience au moment ultime que lorsque la balle part de son soulier ou de son jeu de tête elle doit finir au fond des filets, ni dans les mains du gardien adverse ni hors du cadre. Cet objectif peut être atteint par de nombreux artifices opportuns du ressort du buteur au moment fatidique.
La pratique offensive est une chose, la pratique défensive en est une autre. En déployant de la puissance offensive, il faudrait bien sûr l’allier à la maîtrise et la prudence défensives surtout dans les dernières fractions de la partie où les lignes se desserrant, les espaces s’ouvrent sous le coup de l’épuisement et de la diminution de la vélocité ; moments guettés par les attaquants adverses pour opérer des infiltrations gagnantes.
Puissance et Prudence sont donc les maîtres mots de ce match. Bon vent à la Nati.
Quelles sont les clés de ce quart de finale historique contre l’Angleterre
Aujourd’hui à « la veille » de ce quart de finale de l’Euro 2024 tant attendu, il nous semble au vu de ce qu’on a pu observer jusque-là dans le tournoi que l’une des clés du match, pas la seule bien entendu, réside dans l’application mise à concrétiser sans coup férir chaque opportunité de but qui se présente. Comment ? de nouveau la réponse est la même. Une bonne préparation étant assumée, la réponse relève en dernier lieu du ressort de l’instinct et de l’artifice infaillible, véritablement de l’intelligence artificielle, que le joueur en situation qui tient l’occasion mettra en œuvre à l’instant fatidique pour battre le gardien à coup sûr. Nous avons vu de belles réussites en la matière. Mais nous avons aussi vu trop de duels face au gardien perdus, trop de tirs qui s’envolent dans les nuages, qui vont dans les décors latéraux, qui sont déviés par le gardien. Même un but marqué après que la balle fut touchée, déviée par le gardien n’est, il faut le dire qu’une semi-réussite. La balle est donc, c’est le cas de le dire, dans le camp des acteurs sur le terrain. Cela dit, nous souhaitons de nouveau bonne suite de compétition et bon vent à la Nati et tout son staff.
G. Theophile Nouatin
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