La rencontre de concertation ce jeudi matin, à la Céna a connu plusieurs phases. On est passé de la tension à la panique pour aboutir à la décrispation.

Les acteurs impliqués dans le processus de l’élection présidentielle étaient à la Céna ce matin. Ils sont venus échanger sur les voies et moyens de voir la présidentielle de 2016 se tenir sans problème compte tenu du retard dans la distribution des cartes d’électeurs. Sans le savoir, les participants à cette rencontre ont joué une pièce de théâtre. D’abord prévue pour 11 heures, la séance a débuté avec trente minutes de retard. Arrivant par groupe, les candidats ou leurs représentants avaient la mine serrée. Avant le début de la séance, l’atmosphère était tendue. Pas de sourire au vrai sens du terme. Parallèlement, les gens assis discutaient ou échangeaient en parlant doucement.
L’ancien président du Cos-Lépi, Sacca Lafia, par exemple et la plupart des visiteurs regardaient le podium où se trouvaient entre autres, le président Augustin Ahouanvoèbla du Cos-Lépi, les commissaires de la Céna, les représentants du gouvernement notamment le Ministre d’état François Abiola avec son air calme. Bref, la tension était palpable. Celle-ci a monté d’un cran lorsque la parole fut donnée aux candidats ou leurs représentants. Tour à tour, des personnalités comme Natondé Aké, Sacca Lafia, Gatien Houngbédji, Nazaire Dossa, Daniel Edah, Gabriel Ajavon pour ne citer que ceux-là ont pris la parole pour dire leur rage, leur tristesse, leurs inquiétude à propos de la tenue à la date prévue pour le premier tour de la présidentielle au Bénin.
Des mots comme forfait, ko, mascarade, feu, danger, ont été entendus. Malgré les explications du président Ahouanvoèbla qui a apporté des éléments de réponses aux questions posées par les interlocuteurs du jour, ces derniers n’étaient pas satisfaits. Le doute était visible sur les visages. Mais le président de la Céna Emmanuel Tiando a su poser le vrai problème pour recentrer le débat. : « Nous sommes face à une situation qui nous interpelle tous. Nous sommes ici pour trouver la solution. C’est pourquoi vous êtes invité ici. Comment allons-nous faire pour avancer les choses ?... » A-t-il demandé ?
Des interrogations qui ont permis de recentrer le débat autour de la question fondamentale de la rencontre. Heureusement peut-on dire, puisqu’ à la fin, il y a eu une décrispation de l’atmosphère avec l’annonce par le député Sacca Lafia de la proposition des candidats membres de la coalition de rupture et de la coalition dite de rupture approfondie qui s’étaient entre temps retirés pour se concerter. Clôturant la séance, le Président du Conseil Economique et Social admirable avec sa voix posée a levé la séance suite à la synthèse des discussions faite par le président de la Céna, Emmanuel Tiando qui a parlé d’adoption par tous du report de l’élection sous réserve de la décision de la Cour constitutionnelle comme le stipule le code électoral.

Finafa H.