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Occupant une place de choix dans le Programme d’Actions du Gouvernement, le secteur du numérique a enregistré de grandes avancées depuis l’avènement du régime en place. La ministre Aurélie Adam Soule Zoumarou a fait ce jeudi 16 avril 2020 sur l’émission ‘Rupture An 4’, de la télévision nationale, le point des réformes menées dans le secteur du numérique et de la digitalisation.
Le gouvernement de Patrice Talon a placé le secteur du numérique parmi les secteurs stratégiques de la relance économique. Dans le Programme d’Actions du gouvernement, six (06) projets sont consacrés à ce secteur. Il s’agit du projet de généralisation de l’usage du numérique par l’éducation et la formation ; déploiement de l’internet de très haut débit sur toute l’étendue du territoire national ; la mise en place de l’administration intelligente ; le passage à la télévision numérique terrestre ; le développement du commerce électronique (e-commerce) et la promotion et le développement des contenus numériques.
En 2016, il a été noté une insuffisance en infrastructures numériques terrestres ; une insuffisance d’investissement des opérateurs dans le déploiement des infrastructures terrestres. Ce qui s’est traduit par une faible adoption des usages numériques.
Selon la ministre du numérique et de la digitalisation, le gouvernement a investi dans le déploiement des infrastructures numériques de dernières générations.
« Nous avons déployé plus de 2.000 kilomètres de fibre optique pour pouvoir réhabiliter notre dorsale nationale qui permet du nord jusqu’au sud de pouvoir faire passer la fibre optique et permettre que les services soient de meilleure qualité. Ensuite, on a déployé plus de 200 kilomètres de fibre optique complémentaires pour que la fibre se rapproche des différentes communes », a-t-elle expliqué.
Grâce à ces infrastructures, la majorité des communes bénéficient de l’accès à la fibre ; ce qui est important pour le développement des usages. Selon les derniers chiffres de l’Autorité de régulation des communications électroniques et de la Poste (ARCEP), le Bénin est passé d’un taux de pénétration de 20 % en 2015 à 53 % en 2019.
De même, souligne la professionnelle du secteur du numérique, le rapport qualité-prix s’est considérablement amélioré ces dernières années au Bénin.
En ce qui concerne, l’amélioration de la qualité de service, l’ARCEP veille au suivi et au contrôle par les méthodes et mécanismes dont elle dispose. A en croire la ministre Aurélie Adam Soule Zoumarou, le Bénin a à peu près 6 millions 500 d’utilisateurs de l’internet. En 2018, l’Alliance pour un internet abordable a classé, le Bénin 4e parmi les pays de l’UEMOA en matière de prix d’accès aux communications électroniques et en 2019, le Bénin était en matière d’abordabilité au-dessus de la moyenne africaine. Quant au rapport entre 1Go/données et le revenu moyen au Bénin, il est passé de 16 % en 2015 à 6 % en 2019.
« Nous continuons d’intensifier les efforts pour améliorer la qualité des services pour permettre que les prix soient abordables », a rassuré la ministre.
Dans le but de combler le déficit de personnel qualifié dans l’exploitation de la fibre optique sur l’étendue du territoire national, le gouvernement béninois a aussi décidé de la création d’une école de la fibre optique au Bénin. Ce qui permet d’avoir des compétences locales dans les métiers de la fibre optique.
« A travers les études qui ont été faites nous estimons à plus de 400 d’ici 2025 le nombre de personnes qu’il faut former dans ces métiers pour le Bénin et à peu près le même nombre pour la sous-région », précise la ministre Aurélie Adam S. Zoumarou.
Généralisation de l’usage du numérique par l’éducation et la formation
La formation numérique est une priorité pour le gouvernement béninois. A travers la mise en œuvre du projet généralisation de l’usage du numérique par l’éducation et la formation, des salles de classes numériques ont été mises en service.
Le Bénin dispose de 28 salles de classes numériques réalisées au profit des collèges d’enseignement général dont 24 dans les enseignements primaire et secondaire, 02 dans les Lycées de jeunes filles et 02 dans les Lycées d’excellence. Ce déploiement a déjà touché 37.000 apprenants dans les établissements scolaires et plus de 2.000 enseignants.
Dans le cadre de ce volet de mise en service de classes numériques, plus de 70 points focaux ont été formés. Le gouvernement prévoit cette année de déployer les salles de classes numériques dans 24 autres établissements.
Toujours dans la généralisation de l’usage du numérique, des points numériques communautaires ont été mis en place par le gouvernement. D’après la ministre ce sont des espaces qui au niveau des communes donnent accès aux services essentiels à la population dont : l’accès à l’internet et la formation. « Nous avons déployé à certains endroits à haute fréquentation comme les maisons des jeunes des bornes Wifi qui permettent aux personnes qui fréquentent ces lieux d’avoir un accès gratuit à l’internet », notifie Aurélie Adam S. Zoumarou.
Avec les points numériques dans ces communes « les administrations, les structures privées, les ONG et toutes les organisations et même les ménages peuvent souscrire à des offres de fourniture d’internet fixe ».
Les 40 points numériques communautaires déployés servent plus d’un million des Béninois.
Le gouvernement du ’’Nouveau départ’’ dans sa vision de faire du Bénin la plate-forme de services numériques en Afrique de l’Ouest, a initié à travers l’Agence Béninoise du Service Universel des Communications Électroniques et de la Poste (ABSU-CEP), le Bénin Digital Tour. Il s’agit d’une formation itinérante à l’utilisation des outils de TIC et la production de contenus locaux à travers des échanges, des discussions et ateliers autour des outils web.
Selon la ministre du numérique, la première édition en 2018 a permis de former à peu près 1250 personnes (élèves, écoliers, artisans, commerçants etc.). Pour l’édition de 2020, il est envisagé la formation de 11000 personnes.
Vers une administration intelligente
En avril 2018, le Bénin a signé un protocole d’accord avec l’International Certification in Digital Literacy (ICDL) Africa. Le personnel de l’administration publique a été évalué sur leurs compétences d’utilisation des logiciels applicatifs les plus courants : Word, Excel, Powerpoint, Outlook et les navigateurs. Leurs compétences numériques seront renforcées et à terme les cadres pourront obtenir la certification ICDL.
L’un des axes stratégiques de la transformation numérique au Bénin est la mise en place de la plateforme nationale d’interopérabilité. C’est un dispositif qui permet un échange sécurisé de données entre les structures administratives. Il s’agit d’un important pas vers l’avènement de l’administration intelligente-Smart Gouv.
Dans le cadre de la modernisation du service public au Bénin, il a été lancé en mars dernier le portail national des services publics qui permet d’avoir accès à plus de 250 services en ligne.
L’interconnexion entre les université
Le Bénin a adhéré en février 2019 au Réseau d’éducation et de recherche de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (Wacren) dans le cadre la généralisation de l’usage du numérique par l’éducation et la formation. Il s’agit de mettre en place un réseau béninois d’éducation et de recherche qui permettra d’avoir une interconnexion entre les universités et les centres de recherche à l’intérieur du pays. Ledit réseau sera connecté à celui de Wacrem qui déjà est connecté au réseau mondial d’éducation et de recherche. « Nous sommes à l’étape de mise en œuvre technique », informe la ministre.
Au titre des réalisations dans le secteur du numérique pour l’année 2020, l’un des axes déjà opérationnel est le fonds d’appui à l’entrepreneuriat numérique.
Akpédjé AYOSSO
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