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L’Algérie et la Russie viennent de lancer des manoeuvres militaires dans la région d’Hammaguir à Béchar dans le sud-ouest à quelques kilomètres des frontières marocaines. L’organisation d’une telle opération non loin d’une zone, où sont menées régulièrement des exercices militaires entre les Forces Armées Royales et ses partenaires étrangers constituent une provocation, selon les observateurs.
Des manœuvres militaires algéro-russes ont démarré le 16 novembre 2022 dans la région d’Hammaguir à Béchar dans le sud-ouest de l’Algérie et se dérouleront jusqu’au 28 novembre 2022.
Cet exercice militaire se déroule à quelques kilomètres des frontières marocaines et des régions où se tiennent régulièrement des exercices militaires entre les Forces Armées Royales (FAR) et ses partenaires étrangers (Armée américaine, Armée française et autres).
Selon certains observateurs, cette opération qu’on pourrait qualifier de ’’provocation’’ est un message adressé au Royaume du Maroc et à ses partenaires occidentaux. Il s’agit de démontrer la force et la capacité de l’armée russe à se déployer à proximité des intérêts occidentaux dans l’ouest de la Méditerranée.
Ces manoeuvres suscitent d’ores et déjà des interrogations dans les milieux occidentaux par rapport à la période et au théâtre des opérations.
Les Etats-Unis ne cachent pas leur indignation face à ce rapprochement militaire algéro-russe. Or, les autorités algériennes avaient toujours clamé non-alignement et neutralité. Ce qui est en contradiction avec la réalité des faits : Alger ne fait que renforcer ses relations bilatérales avec la Russie surtout sur le plan militaire.
Les autorités de Washington ont dû faire des mises en garde au gouvernement algérien sur les conséquences fâcheuses qui pourraient découler de cette situation. Par ailleurs, des parlementaires américains ont appelé à des sanctions contre Alger.
Les relations militaires entre l’Algérie et la Russie ne datent pas d’aujourd’hui. En novembre 2021, un contingent algérien a participé aux manœuvres militaires conjointes en Ossétie du Sud. Des exercices militaires navals ont été régulièrement organisés entre les deux armées au cours des dernières années.
En septembre 2022, un détachement de 100 soldats de l’armée algérienne a participé à l’exercice « VOSTOK 2022 », organisé à l’extrême orient de la Russie.
Quelques jours avant ces manœuvres, le Directeur du Service Fédéral de la Coopération Militaire et Technique de la Russie, Dimitri Chougaev, s’est rendu en Algérie, où il a rencontré le Chef d’Etat-Major de l’Armée Nationale Populaire, SaÏd Chengriha, le 10 novembre 2022.
Cette visite entre dans le cadre de la consolidation de la coopération militaire entre les deux pays. Elle intervient également dans un contexte d’augmentation du budget militaire algérien au titre de l’année 2023, qui atteindra les 23 milliards de dollars. L’objectif des autorités militaires russes est de saisir l’opportunité de cette enveloppe financière pour nouer des contrats d’armement avec l’Algérie. Cette manne financière pourrait servir Moscou à financer la guerre en Ukraine.
Les exercices militaires conjoints « VOSTOK 2022 » et « Bouclier du désert 2022 » ne sont qu’un message de Moscou en direction de la communauté internationale. Moscou considère l’Algérie comme un allié auquel elle pourra recourir dans sa stratégie de confrontation avec l’Occident. Un front avancé dans sa stratégie de confrontation militaire avec l’Occident. La frontière algéro-marocaine va servir de ligne de démarcation entre la zone d’influence entre l’Occident et l’ex clan socialiste.
Ce rapprochement entre la Russie et l’Algérie doit amener les pays occidentaux à revoir leur stratégie et partenariats avec ce pays, dont les positions vont à l’encontre des intérêts géopolitiques de l’Occident.
L’Algérie qui profite des dividendes de ses contrats énergétiques avec les pays occidentaux, est accusé de faciliter l’implantation militaire russe sur le continent africain. Mais à quelle fin ?
M. M.