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Les travaux de l’autoroute Abidjan-Lagos devraient démarrer en 2026. Au cours d’un atelier organisé en ligne, jeudi 22 novembre 2024, la Banque africaine de développement et l’ensemble des partenaires du projet ont affiché leur volonté de faire de ce corridor autoroutier Abidjan-Lagos un puissant vivier économique et industriel.
Le projet de construction de l’autoroute Abidjan-Lagos avance à grands pas. Longue de 1 028 kilomètres, l’autoroute doit connecter la Côte d’Ivoire au Nigéria, en traversant le Ghana, le Togo et le Bénin. Selon la Banque africaine de développement, les travaux devraient démarrer en 2026 pour s’achever en 2030.
À en croire Marco Yamaguchi, représentant du directeur du Département des infrastructures et du développement urbain de la Banque, Mike Salawou, les études de faisabilité, les options de financement de l’autoroute et les arrangements institutionnels pour l’opérationnalisation de l’Autorité de gestion du corridor Abidjan - Lagos ont déjà été menés sous la houlette de la Banque.
« Ce corridor de transport doit devenir un corridor économique et la Banque a lancé l’Initiative de développement spatial pour permettre une industrialisation transformatrice le long de l’autoroute afin de stimuler la croissance de grands pôles économiques », a déclaré Marco Yamaguchi.
Il ressort de la présentation faite par le cabinet d’études chargé de l’élaboration de l’Initiative de développement spatial, que 206 interventions spécifiques ont été identifiées dans la zone d’influence de l’autoroute. ces interventions vont nécessiter dans un premier temps des investissements de l’ordre de 6,8 milliards de dollars américains à débloquer majoritairement par le secteur privé.
Les domaines concernés par les investissements transformateurs sont entre autres les énergies y compris renouvelables, l’industrie manufacturière, les transports et la logistique, l’agriculture et l’agro-industrie, les TIC, le tourisme, l’exploitation minière ainsi que les zones économiques spéciales.
« Cette approche de corridor économique se recoupe aussi naturellement avec un développement urbain important. Elle soutiendra la croissance de grands pôles économiques et améliorera les liens entre mégapoles urbaines, les villes secondaires et zones rurales dans les cinq pays », a ajouté le représentant du directeur du Département des infrastructures et du développement urbain de la Banque.
Selon Chris Appiah, directeur des Transports à la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), « l’objectif que nous recherchons, en fin de compte, c’est de faire en sorte que le corridor et les activités économiques à développer le long du corridor contribuent à l’agenda d’intégration régionale de la CEDEAO. » Ce projet intégré, souligne-t-il, une fois mis en œuvre, nous aidera à atteindre l’union économique que nous voulons dans notre espace..
L’atelier a aussi connu la participation des représentants de la CEDEAO et d’autres parties prenantes ainsi que le bureau d’études mandaté sur l’Initiative de développement spatial du corridor.
Le communiqué de presse de la BAD informe que l’ouvrage supranational partira de Bingerville, dans la banlieue-est d’Abidjan, pour se terminer au Théâtre national de Lagos. Selon les études déjà disponibles ainsi que les besoins de financement, 144 kilomètres d’asphalte seront construits sur le territoire ivoirien, 520 km au Ghana, 90 km au Togo, 127 km au Bénin et 82 km au Nigéria. Il est également prévu la construction de 63 échangeurs.
La même source renseigne que l’autoroute homogène à péage libre comportera de quatre à six voies et atteindra jusqu’à huit voies à Lagos.
70 000 emplois directs et indirects
L’African Investment Forum (la plus grande plateforme d’investissement en Afrique promue par la Banque africaine de développement) et huit autres partenaires, jouent un rôle de catalyseur majeur pour le projet. Lors de ses boardrooms en 2021, « 15,6 milliards de dollars d’intérêts d’investissement avaient été exprimés par différents acteurs, privés et institutionnels, pour ce projet emblématique, qui figure parmi les priorités de la CEDEAO.
La construction de l’autoroute devrait générer jusqu’à 70 000 emplois directs et indirects. Les travaux seront réalisés, dans leur majorité, sous forme de partenariats public-privé, à l’image des quatre postes-frontières, dont la construction et la gestion devraient échoir à des entreprises privées.
Selon Lydie Ehouman, économiste des transports en chef et cheffe du projet à la Banque africaine de développement qui a présenté les études préparatoires du projet, l’infrastructure reliera les villes les plus dynamiques sur le plan économique et les agglomérations les plus densément peuplées d’Afrique de l’Ouest : Abidjan, Takoradi, Accra, Lomé, Cotonou, Porto-Novo, Lagos. La population urbaine de la zone d’emprise devrait atteindre 173 millions d’habitants d’ici à 2050, a ajouté Mme Ehouman, soulignant que cette zone était en passe de devenir l’une des conurbations régionales les plus importantes du monde.
« L’autoroute Abidjan-Lagos se connectera aux corridors de transport ouest-africains (aéroportuaires, routiers et ferroviaires) et reliera les arrière-pays du Mali, du Burkina Faso et du Niger à l’ensemble des huit ports du corridor ainsi qu’au corridor Abidjan-Dakar-Praia », a-t-elle conclu.
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