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La 5e édition de Cyber Africa Forum (CAF) s’invite pour la première fois au Bénin, les 24 et 25 juin 2025, avec pour ambition de renforcer la résilience numérique et d’accélérer la transformation digitale du continent. À travers une interview, Franck Kié, fondateur et commissaire général du CAF, revient les enjeux de cette 5e édition et les perspectives pour l’écosystème numérique béninois et africain.
24 Heures au Bénin : Le Cyber Africa Forum (CAF) se positionne comme la plateforme d’affaires des décideurs et des dirigeants du secteur du numérique en Afrique. Cotonou accueille les 24 et 25 juin 2025 la 5ᵉ édition, placée sous le thème « Résilience numérique et transformation numérique de l’Afrique ». Vous êtes M. Franck Kié, nous aimerions connaître votre parcours.
Franck Kié : Merci déjà pour l’opportunité de réaliser cette interview. Je suis consultant en cybersécurité, je dirige le cabinet de conseil Ciberobs Consulting, un cabinet panafricain de conseil en cybersécurité. Je suis également le commissaire général et fondateur du Cyber Africa Forum, ainsi que le directeur général de Kaidan Digital.
24 Heures au Bénin : La dernière édition de Cyber Africa Forum (CAF) s’est déroulée en Côte d’Ivoire. Pourquoi avoir choisi Cotonou pour cette cinquième édition ?
Franck Kié : Le choix du Bénin s’est imposé comme une évidence pour plusieurs raisons. D’abord, nous avions la volonté d’exporter notre événement et de lui donner la dimension véritablement panafricaine qui est la sienne. Le Bénin s’est révélé être un terreau favorable dans cette dynamique. Au-delà de cela, il est important de souligner que le pays possède un ancrage régional très fort sur les questions du numérique. Pour nous, il était essentiel de nous inscrire dans la vision des décideurs et du gouvernement béninois, afin de continuer à mettre en lumière les initiatives locales sur ce sujet, mais aussi de servir de plateforme permettant à d’autres initiatives panafricaines de s’exprimer.
24 Heures au Bénin : D’où est venue l’idée du Cyber Africa Forum ?
Franck Kié : L’idée du Cyber Africa Forum m’est venue au cours de ma carrière professionnelle, notamment après avoir travaillé en Europe, où il existe déjà plusieurs événements de ce type rassemblant les décideurs du secteur public et privé.
Je me suis rendu compte qu’il n’existait pas, en Afrique, d’initiative aussi forte regroupant tous les acteurs clés de l’écosystème sur ce sujet. Il m’a donc semblé évident de créer cette plateforme de sensibilisation, d’échange, de networking et d’affaires autour de la cybersécurité et du numérique en Afrique.
24 Heures au Bénin : « Résilience numérique et transformation numérique de l’Afrique » est le thème de la cinquième édition. Pourquoi ce thème ? Pouvez-vous nous présenter brièvement l’agenda ?
Franck Kié : Ce thème répond à une volonté de positionner l’Afrique différemment, car nous avons trop souvent l’habitude d’être dans une posture de réaction. Aborder la résilience permet de nous placer dans une logique d’anticipation, aussi bien en matière d’investissement, de recherche et développement, que de formation du capital humain. Il nous paraissait important de mettre cette thématique au cœur des enjeux de cette cinquième édition.
En termes d’agenda, notre événement se tiendra sur deux jours, les 24 et 25 juin 2025, avec plusieurs temps forts : la cérémonie d’ouverture, des remises de prix et Awards, la cérémonie de clôture avec des annonces importantes, ainsi que la signature de plusieurs protocoles d’accord (MOU) et contrats tout au long des deux jours. Ces moments clés seront ponctués par des panels, des keynotes, des masterclass et un stand d’exposition qui permettra de mettre en avant l’expertise de nos différents partenaires et de présenter leurs solutions. Un pavillon Bénin mettra également en lumière une dizaine d’entreprises locales pour valoriser l’expertise béninoise dans ce domaine
24 Heures au Bénin : Le Bénin multiplie les initiatives pour accélérer sa transformation numérique. Quelle synergie souhaitez-vous renforcer avec les acteurs publics et privés du pays ?
Franck Kié : Notre ambition est de nous inscrire dans les différentes initiatives déjà menées localement. Nous bénéficions d’un soutien institutionnel fort du ministère de l’Économie et des Finances et du ministère du Numérique et de la Digitalisation, qui nous accompagnent pour valoriser toutes ces initiatives existantes. Le Cyber Africa Forum, d’abord régional puis sous-régional, est aujourd’hui panafricain et même international. Nous souhaitons ainsi nous inscrire dans la stratégie de marque pays du Bénin et contribuer à son rayonnement mondial, en offrant une plateforme pour mettre en lumière les meilleures réalisations du continent et du pays.
24 Heures au Bénin : Que représente pour vous le soutien des ministères du Numérique et de la Digitalisation ; de l’Economie et des Finances ?
Franck Kié : Ce soutien est crucial. Sans lui, nous n’aurions pas pu organiser cet événement. Nous sommes extrêmement reconnaissants que des acteurs aussi importants pour le développement du pays aient accepté de nous accompagner, afin que nous puissions, à notre échelle, contribuer à la mise en œuvre de la vision du Président de la République pour le développement du Bénin.
24 Heures au Bénin : Comment le Forum peut-il jouer un rôle de catalyseur pour la créativité et le dynamisme du pays ?
Franck Kié : Le Forum jouera un rôle de catalyseur en réunissant des décideurs du secteur public et privé, locaux et internationaux. Ce sera un moment privilégié pour permettre à des acteurs qui ont déjà des discussions en cours de les finaliser ou de les formaliser, et pour faire découvrir le pays. Au-delà du Forum, nous prévoyons d’organiser un circuit touristique pour faire découvrir les potentialités du Bénin dans le numérique. Ce n’est donc pas seulement un événement, mais une plateforme sur trois à quatre jours pour offrir une vision complète du dynamisme et de l’attractivité du Bénin auprès de potentiels investisseurs.
24 Heures au Bénin : Cette édition 2025 sera-t-elle l’occasion d’attirer davantage d’investissements directs dans le secteur numérique béninois ?
Franck Kié : Oui, c’est l’un de nos objectifs principaux. Nous avons reçu des recommandations de nos partenaires, qui attendent des résultats concrets en matière d’annonces d’investissements et d’implantations au Bénin. Dans toutes nos discussions avec les partenaires intéressés, nous recueillons leurs attentes précises et les annonces prévues concernant l’investissement, la collaboration et les partenariats avec l’écosystème béninois.
24 Heures au Bénin : Quels sont, selon vous, les défis et opportunités pour le développement de l’économie numérique au Bénin et en Afrique de l’Ouest ?
Franck Kié : L’accès à Internet n’est pas encore généralisé. Il existe aussi une problématique de financement pour développer et investir dans les startups, tout le volet recherche et développement étant essentiel pour bâtir un écosystème local solide et ne pas dépendre uniquement de solutions extérieures. Enfin, il reste le défi structurel de la formation du capital humain local : il faut former de plus en plus de jeunes pour qu’ils s’insèrent dans le tissu économique et deviennent des acteurs forts de l’écosystème. J’ai visité le campus d’Epitech ici à Cotonou et j’ai été très impressionné de voir autant de jeunes impliqués. Ce sont eux qui incarneront l’avenir du numérique en Afrique. Mais si on ne les forme pas, si on ne met pas en place ces initiatives, ce serait dommage. Au lieu de devenir des acteurs de l’écosystème, certains pourraient être tentés par la cybercriminalité, comme cela a malheureusement été le cas il y a une quinzaine d’années, donnant une image négative de l’Afrique.
24 Heures au Bénin : Vous venez de parler de la jeunesse. Quel message souhaitez-vous adresser aux jeunes qui hésitent à se lancer dans une carrière numérique ?
Franck Kié : Aujourd’hui, le numérique n’est plus une option. Quel que soit le secteur d’activité, le numérique est un levier et un accélérateur impressionnant. J’encourage tous les jeunes qui ont des projets ou des idées à se lancer, car un projet viable et bien structuré peut apporter une grande valeur ajoutée à l’écosystème et au pays, voire au-delà grâce à la dimension transfrontalière du numérique, qui permet un développement exponentiel.
24 Heures au Bénin : Le Cyber Africa Forum se tiendra les 24 et 25 juin 2025 à Cotonou. Quel message souhaitez-vous adresser à l’ensemble des acteurs du secteur du numérique ?
Franck Kié : Le premier message, c’est de les inviter à participer massivement à l’événement. Je souhaite également leur demander de s’approprier pleinement ce forum, car il leur est dédié. Cet événement s’adresse en priorité aux acteurs locaux de l’écosystème, afin de mettre en avant leurs initiatives et la qualité de ce qui est réalisé ici. Il s’agit aussi de saisir cette opportunité pour créer davantage de partenariats, de relations et de synergies avec les acteurs internationaux présents, qui, pour la plupart, ont de grandes attentes et souhaitent découvrir le dynamisme du Bénin. Je les invite à prendre part activement au développement économique remarquable que le pays a connu ces dix dernières années.
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