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Recherche en Science, Technologie et Innovation (STI) : L’approche de solution du professeur Lalèyè de l’école doctorale de l’université de Calavi




Les réformes à opérer en matière de l’innovation technologique méritent un processus conséquent. Le premier responsable de l’école doctorale du campus d’Abome-Calavi évoque quelques unes des étapes dudit processus en cette ère où le nouveau départ impose à tous les citoyens épris du développement du Bénin, des comportements nouveaux pour la bonne cause.

Professeur, donnez-nous un aperçu de la recherche en STI au Bénin
Merci monsieur le Journaliste. La recherche en Science Technologie et Innovation (STI) est un facteur de progrès. La science et la technologie progressent de façon remarquable, chaque jour annonçant de nouvelles découvertes, de nouvelles pratiques et de nouveaux produits. Le monde de la recherche est donc soumis à une certaine dynamique qui exige de notre pays l’adoption et le développement d’une politique nationale de recherche cohérente basée sur les besoins des citoyens, la souveraineté, le développement humain durable et le maintien de la paix.

Et si vous devez essayer un état des lieux du secteur dans notre pays, que diriez-vous ?
Après plus de 50 ans d’indépendance, le développement du Bénin reste confronté à de multiples problèmes auxquels la recherche en STI devrait apporter des solutions. Et il en sera toujours ainsi si le discours officiel qui fait de la recherche le moteur du développement économique et social ne se traduit pas en décision courageuse faisant de la recherche en STI un secteur stratégique prioritaire de l’Etat. L’étude diagnostique du sous-secteur de la recherche scientifique et technologique qui apparaît dans de nombreux documents montre que la recherche scientifique et technologique au Bénin est confrontée à plusieurs difficultés parmi lesquelles : (i) des insuffisances institutionnelles et organisationnelles au sein des structures (CNRST, DNRST, CBRST, Recherche Universitaire, recherche privée, etc.) ; (ii) l’absence de synergie/cohérence entre la vision, les missions du sous-secteur et les activités de recherche ; (iii) la non coordination des programmes et activités de recherche ; (iv) une utilisation peu optimale des ressources humaines ; (v) une faible adaptation de la recherche scientifique et technologique aux besoins de développement du pays ; (vi) une insuffisance et/ou utilisation peu rationnelle du financement, des équipements dans les structures de recherche.

Qu’est ce qui explique cet état de chose ?
Ces difficultés sont symptomatiques d’une faible performance interne du sous-secteur. Il en résulte alors un manque de visibilité de la recherche caractérisée par une faible valorisation des résultats de recherche et une faible contribution au développement du pays. Pire, cette situation contribue à l’exportation du peu de devises dont dispose le pays à travers l’importation entre autres de denrées alimentaires, de médicaments, de textiles (MESRS, 2011). La solution à ces problèmes énumérés passera forcément par la mise en place d’un système dynamique et cohérent de recherche en STI porté par un haut niveau de gouvernance et de responsabilité politique.

On pourrait dire qu’il y a nécessité de restructuration du système national de recherche au Bénin ?
Les composantes du système national de recherche actuelles ont été mises en place à partir des années 80 (décret N° 86-23 du 29 janvier 1986, décret 92-224 du 24 août 1992, loi N° 2003-17 du 11 novembre 2003, décret N° 2006-106 du 16 mars 2006). Cependant, malgré l’existence des textes fondamentaux, du cadre institutionnel, malgré l’existence et la qualité des ressources humaines et les nombreux efforts pour organiser le sous-secteur, la recherche scientifique n’a pu prendre un envol décisif. Il est indispensable aujourd’hui que la recherche soit organisée de manière rationnelle dans un cadre institutionnel favorable au développement de la science et de la technologie notamment par l’actualisation des textes organiques des institutions de recherche. Des mécanismes de coordination entre institutions nationales, régionales et internationales de recherche doivent être mis en place pour harmoniser les activités, favoriser la constitution d’équipes pluridisciplinaires et permettre l’utilisation commune et optimale des moyens humains, matériels et financiers disponibles à tous les niveaux.

Quelle sera la finalité si les gouvernants actuels venaient à opter pour cette restructuration ?
La restructuration du système visera à répondre à une gestion trop bureaucratique et une activité de recherche faible ainsi qu’à une visibilité marginale. Les réformes envisagées pour le sous-secteur de la recherche au Bénin sont guidées par la préoccupation suivante : « Comment renforcer les ressources humaines, mettre en place un cadre législatif et réglementaire cohérent et incitatif, équiper les structures de recherche en matériels utiles aux activités de recherche prioritaires, pour servir de levier au développement économique, social, politique et culturel du Bénin ? »
Les étapes nécessaires pour restructurer le sous-secteur de la recherche sont :
1. la relecture des textes du Centre béninois de la recherche scientifique et technique (CBRST) et de la Direction Nationale de la Recherche scientifique et technologique (DNRST) pour (i) définir de façon institutionnelle le leadership de la gouvernance du sous-secteur de la recherche au Bénin ; (ii) clarifier et/ou définir l’encrage institutionnel des structures de recherche du Bénin ; (iii) définir des grands pôles de recherche. Il est aujourd’hui noté une certaine confusion dans les rôles, un empiétement dans les actions menées et une utilisation peu rationnelle des ressources infrastructurelles, matérielles et financières au niveau de la plupart des institutions de recherche dont entre autres les deux structures citées ci-dessus. La tendance mondiale aujourd’hui dans ce domaine est au regroupement des compétences pluridisciplinaires et des moyens et non à leur dispersion.
2. la mise en œuvre du processus de planification stratégique après avoir défini les orientations de l’Etat en la matière et précisé la Politique Nationale et les Grands axes de la recherche au Bénin :
les domaines prioritaires, les pôles de recherche que les Unités de recherche intègreront. Les plans d’action interviendront pour permettre la mise en œuvre des orientations stratégiques ;
Au regard des expériences en cours en Afrique, en Europe, en Asie et en Amérique latine et en se fondant sur les directives de l’UNESCO, de l’Union Africaine et de la Commission Economiques des Nations Unies pour l’Afrique, la création d’un Conseil Supérieur de la Recherche en STI s’impose avec la prise d’une Loi d’orientation en STI au Bénin.

Les reformes dont vous parlez vise le domaine de la gestion du sous-secteur. Cela suffirait donc à la réussite dans la recherche en STI dans notre pays ?
Pas totalement. Pour la maîtrise de la vision de la recherche en STI, la compétence, l’expérience et l’intégrité doivent être les critères clé du choix des hommes qui seront amenés à gérer la recherche en STI au Bénin. Aucune complaisance ne devrait être tolérée à ce niveau parce qu’il s’agit de l’un des moteurs importants du développement du pays. Une recherche scientifique digne n’est pas du bricolage, c’est le savoir-faire véritable, la maîtrise des démarches méthodologiques
et l’applicabilité réelle des résultats obtenus pour le développement humain durable. Pour y parvenir, les hauts responsables ayant à charge la gestion de la recherche en STI doivent être désignés sur la base d’appel à candidature et de la sélection par les pairs dans ce domaine comme à l’image de ce qui se fait aujourd’hui dans le choix des responsables qui dirigent nos deux premières universités du Bénin (l’UAC et l’UP).

Dites-nous pour finir, qu’en est-il de la question du financement de la recherche alors ?
Vous savez, un Etat qui se respecte, considère la recherche scientifique comme une souveraineté nationale et y met les moyens conséquents. Il pourra alors s’attendre à des résultats utiles pour son développement. Le Bénin, doit faire l’effort d’approcher le 1% de la contribution de son PIB à la recherche comme l’a demandé l’Union africaine, il y a plus d’une dizaine d’années. Aujourd’hui, on est encore à moins de 0,3%. Par ailleurs, les privés doivent s’intéresser à et solliciter la recherche pour prospérer ; et à ce titre contribuerau financement de la recherche. Enfin, un chercheur confirmé est celui qui sait aussi mobiliser des ressources à l’international parce qu’il sait bien se vendre ; cela fait partie aussi de ses attributions. Cette masse de fonds générés va compléter utilement ce que l’Etat et les privés au niveau local mettront à sa disposition pour produire la science pour le développement. Merci à vous !
Propos receuillis par N.A

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