Oyé ! Gens de Cotonou........ Oyé !

Soyez tranquilles et respirez. Pas de frayeur, aucun accident ne s’est produit sur l’aéroport international de Cotonou ce samedi 7 février 2015 heureusement !

Mais alors comment se fait-il qu’un avion se retrouve dans le sable sur le chemin de terre en allant du super marché EREVAN vers FIDJROSSE côté plage ?

Pour quelles raisons l’épave de ce GROS AVION ROUILLE, visible depuis des années par-dessus la clôture du domaine de l’aéroport se retrouve –t-il à l’extérieur ce dimanche 08 février 2015 ?

La sortie de cette épave d’avion s’est déroulée dans la nuit du samedi 7 au dimanche 8 février 2015, en catimini pour profiter du calme de circulation lié au repos hebdomadaire des travailleurs. De la sorte, ils seront ainsi mis devant le fait accompli, à la reprise de la circulation du lundi matin, ce qui constitue un autre avantage pour la réussite de l’opération.

En attendant de plus amples informations, certains médias avancent des noms dont celui de l’un des enfants de maître Joseph Adjignon Kèkè, avocat et homme politique bien connu à Cotonou. De même, les rumeurs courent sur l’ouverture prochaine d’une boîte de nuit haut de gamme sur la plage dans cet avion. Voilà les faits et les informations qui circulent au moment où j’écris ces lignes. Qu’en est-il ?

Après réflexion, je me suis posé la question de savoir si les populations doivent toujours renoncer à leurs droits les plus élémentaires, sans voix au chapitre ?

Dans une grande ville comme Cotonou où n’existe aucune place publique digne de ce nom, la plage ne saurait être réservée à quelques privilégiés et il appartient aux pouvoirs publics d’y veiller. 

​En effet, les obstacles se dressent déjà chaque jour un peu plus sur le chemin de ceux qui pratiquent la course à pieds ou la marche le long de la plage. A Cotonou, chacun devrait y avoir libre accès sans conditions de fortune. Sortir un dimanche en famille pour aller respirer l’air marin, tremper les pieds dans l’eau, contempler les vagues et rêver avec ses enfants devant la beauté et l’immensité du spectacle gratuit que la nature met à notre disposition. Cela ne doit pas être un privilège réservé aux nantis.

Sur ce point et pour que l’idéal de "prospérité partagée" que nos hommes politiques se plaisent à répéter à longueur de discours ne demeure pas un vœux pieux et slogan publicitaire, commençons par partager le spectacle grandiose et gratuit que nous offre l’océan !

C’est pour contribuer au rétablissement de ce droit élémentaire dont les habitants de Cotonou jouissaient sans entrave au lendemain de notre célèbre Conférence Nationale bde février 1990 que je formule les cinq propositions suivantes :

Proposition N° 1 : Que les médias privés et publics (presse écrite, radiodiffusée, télévisuelle) braquent leurs projecteurs sur le thème du "DROIT AU LIBRE ACCES A LA PLAGE POUR TOUS DANS COTONOU" à travers des émissions de sensibilisations, des radios trottoirs périodiques ou "piqûres de rappel" comme disent certains. 

Proposition N° 2 : Que les réseaux sociaux apportent leurs contributions à la reconquête de ce droit à travers des manifestations pacifiques de sensibilisation et des initiatives spécifiques.

Proposition N °3 : Que tous les Chefs d’Arrondissement de Cotonou et leurs démembrements des quartiers organisent des débats citoyens pour recueillir les avis des populations à transmettre à qui de droit.

Proposition N° 4 : Que le Maire de la Commune de Cotonou prenne ses responsabilités en bloquant le projet d’ouverture de la boîte de nuit dans cette épave d’avion sur la plage en raison de son impact socio-environnemental négatif : stationnement des véhicules, aggravation de l’insécurité, explosion de la délinquance……etc.

Proposition N° 5 : Que les autorités municipales prennent les dispositions nécessaires pour garantir et protéger le "DROIT AU LIBRE ACCES A LA PLAGE POUR TOUS DANS COTONOU".

Telle est ma contribution à l’ouverture du débat citoyen que j’appelle de tous mes vœux sur ce sujet de société qui nous concerne tous. Ce sujet n’est pas partisan et sa solution est à portée de mains pour peu que la volonté politique accepte de placer l’intérêt général au dessus des intérêts particuliers.

​​Christophe HADONOU YOVO

​​Professeur à la retraite