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Depuis hier après-midi, la Centrale thermique de Maria Gléta, commune d’Abomey-Calavi est sous les projecteurs. Aux environs de 15 heures, une violente explosion s’est produite dans cette unité. Fort heureusement, il y avait plus de peur que de mal. C’est le démarreur hydraulique qui met en marche l’une des turbines qui a sauté. Un ingénieur américain qui se trouvait dans le champ de l’action a été atteint au bras gauche et devra subir une opération à la clavicule, selon des sources proches de la Centrale. En ce moment, il est difficile d’évaluer les dégâts matériels.
« On devrait s’attendre à tout. Mais tenez-vous tranquille, aucune turbine n’a explosé. Si c’était le cas, nous allons déplorer des pertes en vie humaine. Moi qui vous parle, j’en serais pourquoi pas victime ». C’est l’une des phrases prononcées juste après l’incident par un responsable de la Centrale thermique de Maria Gléta. Voilà qui vient en contradiction avec les premières informations faisant état de l’explosion de turbine à gaz sur le site avec plusieurs victimes sur le carreau.
Notre interlocuteur a même proposé de nous rapprocher du lieu de l’incident afin d’en être convaincu. Mais dans ces genres de conditions où les agents en service sur les lieux donnent l’impression d’avoir côtoyé le pire, qu’en sera-t-il de notre côté ? Revenons aux faits. Selon nos informations, la Centrale de Maria Gléta est terminée et sa mise en service ne devrait plus tarder. Dans cette perspective, l’unité est mise à l’essai depuis une semaine sous l’inspection d’une commission interministérielle au sein de laquelle siègent des techniciens avérés. Hier, c’était un jour comme les autres où l’équipe d’inspection doit continuer son travail. D’après les explications recueillies, il était question de procéder à la synchronisation des turbines pour déceler d’éventuels dysfonctionnements.
La turbine 1 a été mise en marche. Elle est alignée sur le même dispositif que la turbine 3. Les deux doivent alors fonctionner simultanément pour produire les résultats escomptés. Mais dès que le démarreur de la machine 3 a été actionné, la réaction attendue n’était pas au rendez-vous. Toujours d’après les explications d’un cadre de la Centrale, il s’agit d’un démarreur hydraulique qui fonctionne depuis le début des essais. Cette fois-ci, il a sauté, provoquant une explosion. Au moment de la déflagration, un ingénieur américain, la cinquantaine a été touché par un projectile à l’épaule gauche. Transporté au Centre national et universitaire Hubert K . Maga, il a été admis aux urgences avant de passer au service de la radiographie. Même si son état de santé n’est pas jugé critique, il doit être cependant opéré à la clavicule, informent nos sources. Il serait la seule victime, comme l’ont confirmé les services des sapeurs-pompiers. Juste après l’explosion, ils se sont rendus promptement sur les lieux. Trois véhicules d’intervention transportant une vingtaine d’agents étaient remarquables hier à l’endroit. De même, il faut relever une présence sécuritaire avec des gendarmes qui ont quadrillé la zone. Ils y étaient toujours au moment où nous mettions sous presse.
F.N
Erreur technique ou humaine ?
L’explosion relance la pertinente question de la qualité des appareils acquis dans le cadre de ce projet dont le montant avoisine les 40 millions Fcfa. Au total huit turbines à gaz avec les accessoires doivent alimenter la Centrale. Si le démarreur d’une turbine s’est révélé défaillant, la qualité des sept autres est alors à remettre en cause. C’est pourquoi, il revient aux techniciens de dire avec exactitude ce qui est à l’origine de cette défaillance. Ils doivent pouvoir situer l’opinion sur les raisons pour lesquelles, ça n’a pas marché. Est-ce une erreur mécanique ? Ou s’agit-il d’une mauvaise manipulation, donc d’une faute humaine ? Serait-il une erreur de conception ou pour défaut de fabrication ? Toutes ces questions méritent des éclaircissements.
F.N
Un incident survenu en plein essai : les conséquences
Depuis une semaine, les essais ont démarré sur les installations et ils dureront un mois. Cet exercice consiste à tester l’un après l’autre les appareils, à les mettre en synchronisation puis en réseau avec les installations de la Communauté électrique du Bénin (Ceb). Une fois la Centrale opérationnelle, l’énergie sera vendue à la Sbee via la Ceb. Mais avec l’incident d’hier, beaucoup se demandent si la société bi étatique sera toujours dans le même schéma. La Ceb pourrait à partir de ce moment exiger des contrôles supplémentaires. Cela devrait être même la ligne de conduite à observer par les membres de la Commission. Puisque, si l’explosion survenue hier intervenait à l’issue du rapport de la Commission, ce sont ses membres qui seront montrés du doigt. En raison de quoi, il y a lieu de reprendre à zéro les essais. L’autre impact, c’est que le travail risque de prendre plus de temps que prévu. Non seulement à cause de l’absence de l’Ingénieur chevronné, mais aussi par rapport à la pièce à changer.
F.N
Les installations toujours en place
Les dommages sont mineurs après le drame. Sur les lieux, on peut se rendre compte que le gros œuvre n’a pas été endommagé. Les huit turbines, le générateur, la chambre de commande où une dizaine d’agents se trouvait au moment de la déflagration sont restés intacts. En définitive, il y a eu plus de peur que de mal. Mais une question est restée sans réponse. Quel est le coût d’un démarreur ?
F.N
Le rapport de la Commission interministérielle attendu
Qu’est-ce-qui s’est réellement passé ? L’opinion publique ne tardera pas à demander des comptes à ceux qui ont géré le projet. A ce titre, le rapport de la Commission technique interministérielle est attendu pour éclairer la lanterne des populations. L’équipe est composée des représentants des ministères des mines, du développement, des finances, de la défense nationale, des sapeurs pompiers, des techniciens de la Sbee, de la Ceb et entre autres le directeur de Nagbéto. La qualité des membres et le profil qu’ils renvoient, rassurent a priori sur la sincérité du rapport qui sera produit à la fin. Au cas où le travail sera biaisé, la vérité ne tardera pas à se révéler au monde. Ce sera peut-être la catastrophe.
F.N
Source : Actubenin.com / 24 Heures
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