Artiste talentueuse, Miss Espoir Omolodo Aramata à l’état civil développe des talents artistiques dès son plus jeune âge. Au sommet de sa gloire aujourd’hui, Miss Espoir a accepté partagé avec nous ses prouesses artistiques. 

Résumez-nous votre parcours artistique ?
Miss Espoir : J’ai été attirée par la musique à l’âge de 5 ans en voyant M’Pongo love atteinte de la polyomélite comme moi chanter à la télévision. J’ai été impressionnée parce que malgré son handicap, elle a su mettre en avant quelque chose d’autre et cela m’a impressionnée. C’est à partir de là que j’ai eu le déclic. A la maison, quand on m’offusque, je chante pour apaiser ma frustration, ma douleur. Après, ma soeur aînée m’a sollicitée un jour pour l’aider à interpreter une chanson avec elle. Nous avions fait le featuring dans son college. Voilà c’est comme cela que ma carrière a commence. Et puis après, je suis venue à Cotonou où j’ai été secrétaire dans un studio d’enregistrement. Mon patron me faisait tester les voix avant l’arrivée des clients ou des artistes. Après j’ai fait un single qui a marché et un album qui a suscité l’adhésion populaire.

Quand avez-vous décidé de vous consacrer entièrement à la musique ?
J’ai décidé de me consacrer entièrement à la musique après la sortie de mon single qui est systématiquement repris dans toutes les rues. Je me suis rendue compte de l’influence de ma voix et de mes textes sur la vie des gens. Ma voix et mes textes faisaient briller les yeux de mes fans.

Si vous devriez définir l’univers de Miss Espoir en trois mots ?
Miss Espoir c’est d’abord une fille, une femmes, une personne très, très, très malheureuse, mais qui refuse de se laisser aller à la détresse malgré sa douleur, ses tristesses et ses blessures. Miss Espoir est une personne en permanence triste mais qui fait tout pour donner de l’amour, du sourire à son prochain. Je donne du sourire autour de moi à travers une activité que j’ai initiée pour aider les personnes déshéritées, les personnes faibles. Je le fais pour dire que tous autant que nous sommes, nous sommes des personnes handicapées. Le projet est en réalité monté pour aider tout le monde. Même le président de la République pour lui donner du sourire parce que malgré tout ce qu’il fait, il n’est pas bien vu par certains de nos compatriotes. J’aide également les hommes en uniformes. Je leur donne de l’amour, du sourire pour qu’ils soient moins stressé. Je donne de l’amour aux malades mentaux, les enfants
orphelins, les enfants qui sont hospitalisés dans les hôpitaux. J’aide tout le monde comme je peux en réalité. Alors, Miss Espoir, c’est cette fille, cette femme, cette personne qui fait avec ce que le destin lui offre.

Mais qu’est-ce qui vous a attristé pour que vous soyez si malheureusement ?
Oh c’est la vie quotidienne. Je ne voudrais pas aller dans les détails. C’est ma vie au fait.

Est-ce cette tristesse qui vous torture tout le temps qui dévéloppe en vous cet esprit de générosité en faveur de la communauté ?
Absolument. Je voulais un remède pour apaiser ma douleur. Mes actions en faveur de la communauté me réconfortent et me permet d’être forte. Quand tu n’es pas bien, il ne faut pas te laisser aller. Il faut poser des actes positives pour pouvoir te sauver sinon tu risques d’aller te pendre un jour. Ou bien si tu ne te pends pas, tu deviendras une personne méchante, et tu feras du mal à ton prochain. Tu seras très très aigris et très mal dans ta peau. Alors que moi je veux pas être ça. Alors quand quelqu’un me fait du mal, j’essaie de cultiver l’amour pour changer la mentalité de cette personne. Quand tu veux guérir il faut aimer ton prochain. Quand tu vas pas bien, il faut penser à poser un acte positif qui t’aidera à guérir quand tu as des blessures incurables.

Vous êtes si malheureuse nos lecteurs ont bien envie de savoir ?
Sourire. Je n’ai pas envie d’en parler. Je n’ai pas envie de rentrer dans les détails. Même si je vous en parle, que pourriez-vous y faire ? Rien. C’est juste pour être au courant de ça… Non je n’ai pas envie d’en parler. Je sais que à chaque fois que je souris il y a des larmes qui coulent dans mon Coeur. Je vais pas bien eh … et c’est depuis mon enfance. Je veux être utile à mon pays que de laisser cette blessures, cette douleur me détruire. Donc voilà.

Est-ce votre situation d’handicap qui a crée en vous cette douleur, cette tristesse que vous pensez incurable ?
Il y a tout. Je ne tombe que sur des gens méchants. Des gens qui sont juste là pour me faire pleurer. Mais je fais avec. C’est mon destin. Depuis mon enfance jusqu’à aujourd’hui … non je n’ai pas envie de rentrer dans les détails. Merci.

En dehors de M’Pongo Love quelles vos références en matière de musique ?
Mes références, tous les artistes. Je ne suis pas là pour juger les autres. Moi j’aime tout. Angélique Kidjo, Vovo Vilaup, Sèna Noble, Sessimé. J’aime en réalité tous les artistes. Je n’ai pas de référence. Je préfère être moi dans ce que je fais. Je n’ai pas de référence. Chaque fois que j’entre en studio, je veux être moi, ce qui vient de mon coeur. Pour moi c’est comment faire pour chanter juste, chanter normalement en passant des messages pertinents. Je ne fais pas du plagiat. Je fais tout pour chanter juste. Chanter normalement. Je chante ce que je vis parce que dans ce que je vis, je sais qu’il y a des milliers de personnes vivent ça aussi. 

Quel regard portez-vous sur la musique béninoise ?
Oh la musique béninoise se porte merveilleusement bien. Mais son handicap est que les opérateurs économiques béninois n’aiment pas leur pays parce que si vous voyez ce qui se passé dans la sous-region, les opérateurs économiques misent sur les artistes. Ce n’est pas d’appeler un artiste et lui donner 100 mille ou je ne sais pas combien. Au lieu de prendre 100 artistes et leur donner 50 mille, un opérateurs économiques peut prendre un artiste et investir sur lui. C’est à dire ce qu’il va mettre sur 10 artiste, il le met sur un seul artiste pendant deux ans. Il y aura beaucoup plus d’effet que de se vanter du fait d’aider beaucoup d’artistes à la fois. Je vous donne un exemple : Je prend Alain Vigan qui est le mari et le producteur de Pélagie la Vibreuse par exemple. Je préfère qu’il arête de gaspiller de l’argent en misant sur d’autres artistes. Qu’il se concentre uniquement sur Pélagie la Vibreuse et porter l’art de sa femme très loin en dehors du pays. Le faisant, c’est le pays qui gagne. Un autre exemple : le mari de Angélique Kidjo. Quand Angélique est entrée dans sa vie, il s’est concentre que sur elle jusqu’à aujourd’hui. Vous voyez aujourd’hui où est Angélique Kidjo. Donc je veux demander à tous ceux-là qui nous aident d’arrêter de prostituer leur argent et de choisir sun artiste sur lequel ils vont investir pendant une période donnée. Pour moi, la musique béninoise porterait si les dirigeants de ce pays, les opérateurs économiques de ce pays, les promoteurs se concentrent sur chaque artiste et l’aider jusqu’au bout. Je suis manager d’un artiste, je ne manage que cet artiste. C’est ça qui fait que tous les autres pays émergent et le Bénin stagne. Les artistes béninois chantent, ils font des choses bien, ils déchirent au fait, mais faute de moyens nous ne sommes pas structures ce qui fait que la musique béninoise ne
porte pas assez. Ce qui fait que nous sommes repectés en fait. Au Bénin, la vendeuse du riz est plus respectée qu’une artiste chanteuse béninoise.

Est-ce que cette situation n’est aussi liée au fait que certains artistes béninois n’aiment pas trop forcer et font de la copie collée ? 
Non cela n’a rien à voir. Une oeuvre artistique c’est une oeuvre d’esprit. Voyez-vous, le gars il a réfléchi et il a sorti une oeuvre. La musique ne se fait pas en claquant les doigts. Celui qui a juste pris une bouteille et qui tape. Il faut le respecter. Au lieu de l’injurier, mettez des moyens sur lui des gens compétents autour de lui pour qu’il améliore son art. Voyez Dibi Dobo dans ce pays, il faisait des clips à 5000 francs CFA et des chansons à deux balles. Personne ne s’y intéressait. Mais lorsqu’une maison de production a décidé d’investir des millions sur lui, vous avez vu les résultats. Donc il ne faut jamais dénigrer un artiste. Il faut l’aider. Déjà qu’il a pris le micro et il a chante, c’est qu’il a le truck en lui et il faut l’aider. Il faut lui prendre des coach vocal, qu’il a prenne à jouer aux instruments, ça va donner. Il ne faut jamais dire qu’on fait de copie collée. La musique est universelle. Et ce n’est pas parce que la Côte d’Ivoire a fait une chanson, que nous ne pouvons pas le faire au Bénin. Si la musique de la Côte d’Ivoire marché, pourquoi ne pas le faire. Aux Etats-unis les Américains font tous la même chose mais ici en Afrique on veut que chaque pays se distingue par rapport à l’autre. Et tous les pays n’ont pas l’aura de s’en sortir côté musical. Les Nigérians ont fait quoi ? c’est le même décallé coupe qu’ils ont repris dans leur langue. Mais comme c’est le Nigéria ah aouis c’est bon. Alors que c’est du décallé et du soukous mélange avec le hip hop. Prenez Willi Mignon qui a pris du décallé coupé qu’il a mélangé pour donner un gout de Noudjihou. Mais il est vitupéré parce qu’il aurait fait copie collée. N’importe quoi. Il faut soutenir les gens qui émergent, les gens qui créent, les gens qui font de leur mieux pour apporter quelque chose à la nation. Voilà.

Alors avec quel artiste aimeriez-vous faire un featuring ?
Richard Flash.

Pourquoi ?
Richard Flash parce que du fond du coeur c’est mon artiste préféré parce qu’il fait un style musical que j’aime beaucoup. Du zouk kompa et Dieu lui a donne une voix unique. Il ne copie pas Jaky Rapon, les dieux du zouk love. Dans sa voix il y a de l’originalité. Et moi je kiffe Richard Flash. Je dis avé Richard Flash par rapport à son art. Et j’ai realisé mon voeu. Nous avons fait un son qui déchire et qui sortira bientôt. Et Richard Flash c’est quelqu’un qui ne me calculait pas. Et pour qu’il me calcule j’ai du travailler dure pour mériter son amour, son soutien aujourd’hui. Il faisait attention à ce que les gens racontaient sur moi. Il a pris le temps de m’observer. Finalement il a déduit que je ne suis rien de ce qui se racontait sur ma personne. Et Richard est venu vers moi, est un devenu grand frère. Il se sacrifie pour moi. Il peut rester au studio avec moi toute la nuit sans rien me demander en retour. Richard
Flash est un monsieur extraordinaire. Je crois que quand je regarde Richard Flash, je vois mon miroir. Et quand j’ai appris son parcours, ce qu’il a endure depuis son enfance, à aujourd’hui c’est la même chose. C’est normal que ça colle entre nous. C’est quelqu’un de bien je l’aime de tout mon coeur. C’est mon grand-frère que j’adore de tout mon coeur. Franchement, j’envie sa femme parce que où qu’il soit quand sa épouse l’appelle, il a toujours le ton pour lui parler pour la convaincre, pour la rassurer. Oh la la c’est l’homme ideal. Voilà, je suis fière de lui.

Une histoire romantique ne serait pas en train de naître entre vous ?
Non il n’y aura jamais une histoire sentimentale entre Richard Flash et moi. Je vous l’ai dit, il est mon frère, il a une femme et je la respecte. Je ne peux jamais sortir avec un homme marié. Voyez-vous, l’amour est unique. Je suis contre la polygamie parce qu’elle tue. La polygamie m’a tué moi mon enfance jusqu’à aujourd’hui parce que tu peux pas réussir normalement quand tu es issu d’une famille polygame. Si tes deux parents ne sont pas avec toi au même moment, c’est maman seule qui s’occupe de toi. Donc tu n’es pas un enfant équilibré. Les enfants qui réussissent normalement c’est des enfants sans tâche qui sont nés et qui ont grandi sous la protection de papa et maman. Des frustrations, la jalousie et la méchanceté font que les enfants grandissent avec des séquelles. La polygamie tue. Si c’est pour rester dans la polygamie je préfère être célibataire à vie.

Parlez-nous de ce duo. Est-ce un single ou un titre du prochain album ?
Oh la la c’est un titre prochain album qui déchire. C’est un opus de 11 titres en preparation. Quand l’heure va sonner, Dieu me dira ma fille ça y est et l’album sera disponible. 10 tires sont déjà réalisés sur les 11.

Quel est l’événement qui vous a le plus marqué dans votre vie ?
L’événement qui m’a le plus marqué négativement c’est la mort de Zouley Sangaré. Cela m’a fait un choc. Parce qu’elle m’a appelé 72heures avant sa mort pour me dire qu’elle était fatiguée de la vie qu’elle préfère partir. Malgré les conseils que je lui ai donné, elle n’a pas su resister, elle m’a raconté tout ce qu’elle a vécu. Et le fait qu’elle soit partie de cette façon là, a été pour moi un choc, une révolte pour moi. Ce n’est pas n’importe qui qui est fort. Elle n’a pas pu parce qu’elle a eu que de déboires dans sa vie. Arrivée à un moment elle en avait marre et son coeur a lâché. C’est injuste. C’est dommage. C’est du gâchis. Personne n’a vu le talent qui était en elle. La force qu’elle avait malgré son handicap pour donner un plus à la musique béninoise. Les gens étaient là à l’observer jusqu’à sa déchéance. Et c’est ça qui m’a le plus fait mal.

Si vous devriez-vous reconvertir dans un travail plus “administratif “ lequel serait il ?
Vous savez, je n’ai pas beaucoup étudié, mais je me rappelle que quand j’atais au cours primaire, je disais à ma maman que je voulais faire une formation en secretariat. Donc j’aurais été secrétaire. Peut-être la secrétaire particulière du Chef de l’Etat.

Et pour terminer que peut-on vous souhaiter pour la suite ?
La paix du coeur. Merci.

Propos reccueillis par Odi I. AÏTCHEDJI