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Le candidat KASSA Kouassi Epiphane a battu un record historique pour avoir été déclaré premier à l’examen du BAC 2024 avec la moyenne de 19,04. Cependant, cet amoureux de la culture générale et féru de ‘’génie en herbes’’ semble tombé dans les oubliettes. Jusque-là, il n’aurait reçu aucune proposition de quelque ordre que ce soit. Pire, aucune structure de la place n’a songé le récompenser. En comparaison, une miss serait déjà comblée d’importants lots de présents.
24 Heures au Bénin : Qui est Monsieur KASSA Kouassi Epiphane, vous le méritez bien sûr, vous êtes un grand monsieur maintenant ?
KKE : Né le 06 janvier 2008 à Godomey, fils de KASSA Kouassi Epiphane et d’AKOTENOU Blandine, une famille de quatre enfants, résidant à Adjarra dans le département de l’Ouémé.
24 Heures au Bénin : Quelques détails édifiants sur votre cursus scolaire ?
KKE : J’ai fait le primaire à l’école catholique Sainte famille d’Adjarra puis le secondaire au collège catholique Notre Dame de Lourdes de Porto Novo d’où j’ai pu décrocher le baccalauréat.
24 Heures au Bénin : Vous êtes 17 candidats à avoir plus de 18/20 de moyenne cette année. Pouvez-vous nous donner la recette de cette excellente ?
KKE : Cette excellente moisson est peut-être due à l’augmentation exponentielle du nombre d’élèves brillants dans le rang des candidats. Et en prenant appui sur mon expérience personnelle, je suis prêt à parier que la rigueur, la discipline, l’organisation et le dévouement de ces élèves y sont pour beaucoup.
24 heures au Bénin : Curieux que les parents vous ont autorisé à jouer à génie en herbes alors même que vous êtes en classe d’examen et à fortiori en terminal C. N’étiez-vous pas trop distrait ?
KKE : Non pas vraiment. Ce qu’il faut aussi comprendre, c’est qu’être en terminale C, n’est pas nécessairement synonyme de rayer toute distraction. L’idéal est de savoir se donner du répit tout en sachant se contenir pour ne pas prendre le pas sur les études. D’autant plus que génie en herbes est une ‘’tâche de l’esprit’’, mes parents n’y ont pas vu de problème. Mais personnellement la charge de travail a beaucoup réduit mon implication.
24 Heures au Bénin : Comment aviez-vous connu cette distraction ludo-éducative qu’est génie en herbes ?
KKE : J’ai été repéré quand j’étais encore en classe de 5e, à l’occasion des journées culturelles mon établissement. Mon équipe avait perdu en finale. Depuis lors, j’ai pris goût au jeu. Tous les samedis après-midi, j’allais m’entraîner à la bibliothèque du CAEB (Conseil des Activités Educatives du Bénin) à Attakè (Porto-Novo). Un taxi-moto ‘’zem’’ m’était commis d’office pour la navette entre la maison et le centre. J’ai été placé sous la houlette de mes illustres aînés comme QUENUM Adoni-Conrad, KANSOU Luois-Nino ou encore ALODE Julien. Ils m’ont même inscrit à la Genius Pro League, qui est l’équivalent de la première division de génie en herbes au Bénin.
24 Heures au Bénin : Qu’avez-vous gagné dans cette pratique qui nécessite un investissement intellectuel intense et qui est aussi chronophage ?
KKE : Réussir dans ce milieu nécessite du travail, de la rigueur et de la persévérance. De telles valeurs qui sont encore plus ancrées en moi à travers le GEH. De plus, cette pratique a toujours été un moyen de me cultiver et d’élargir mon champ de connaissances.
24 Heures au Bénin : Nous avons appris que vous faites une formation actuellement en IA (Intelligence Artificielle). Quels sont vos projets d’étude et de formation ?
KKE : J’ai opté pour cette formation afin de pouvoir l’apprendre. Mais au regard du contexte actuel, je préfère ne pas encore aborder la question afin de prendre le temps de consolider mon choix.
24 Heures au Bénin : Les autorités à divers niveaux vous ont-ils approché pour une quelconque proposition dans ce sens ?
KKE : Non, pas pour le moment !
24 Heures au Bénin : Avez-vous reçu des récompenses en nature ou en numéraire ?
KKE : « Jusqu’à maintenant aucune récompense n’est venue de quiconque mais cela est certainement probable ».
24 Heures au Bénin : Un remerciement spécial à l’endroit de personnes qui vous sont chères ?
KKE : Oui, à mes parents, ma famille, mes professeurs toutes classes, années et époques confondues, mes amis, ceux « herbogénistes » aussi, les autres formateurs, somme toute, à tous ceux qui ont contribué à ma construction et à mon ascension. Merci !
Être premier du Bénin au baccalauréat avec 20/20 en mathématiques, en physique et chimie ainsi qu’en anglais n’est pas donné d’avance. A en croire les propos de KKE, la pratique du génie en herbes comme distraction a été pour beaucoup dans son succès. Nonobstant, un talent de son calibre a besoin d’encadrement et d’orientation pour le hisser au firmament des sachants, leviers de développement. Mais ce qui dérange le plus, c’est le manque d’intérêt des grandes sociétés privées, des associations et autres organisations non-gouvernementales qui d’habitude ne manquent pas de promouvoir les « reines de beauté ».
Propos recueillis par Ubrick F. QUENUM